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Quelques explications

Le « Tir du Roy », ou « Abat d'oiseau », est une vieille tradition de l'archerie française. Elle perdure dans les compagnies et dans certains clubs de tir à l'arc, dont les Archers de l’ouest.

Ce jeu était favorisé par les rois de France car en développant l'émulation entre archers et arbalétriers (puis arquebusiers...) il permettait de maintenir partout la présence d'hommes habiles à l’arc utiles en cas de guerre.

En 1260, Saint Louis publie une ordonnance par laquelle chacun est "requis de prendre exercice du noble jeu d'arc, plutôt que de fréquenter d'autres jeux dissolus" et s'inscrit lui-même dans une confrérie.

Charles IV le Bel reprend cette ordonnance et conseille "aux sénéchaux, baillis, prévôts et autres officiers du royaume de mettre en exécution ladite ordonnance point à point, sous peine d'encourir son indignation".

De sinistre mémoire, les défaites infligées aux français qui avaient opté pour l'arbalète (5 fois plus lente) par les archers anglais - Crécy en Ponthieu (1346), Poitiers (1356), Azincourt (1415) - ne confirmèrent-elles pas encore à l'époque le suprématie de l'arc sur les autre armes ?

Charles VII, voulant doter la France d'une véritable armée nationale, créa par les ordonnances de 1445 et 1448 le Corps des Francs Archers. Exemptés de certains impôts du fait de leur fonction, ces Francs Archers, roturiers pour la plupart, devaient se conduire noblement, faute de quoi ils étaient sévèrement punissables et amendables.

En temps de paix et suivant leurs affinités, les confréries s'invitaient en de grandes fêtes appelées "Bouquets". Le tir du Roy était alors au cœur de ses festivités

Cette pratique porte aussi le nom de « jeu du Papegaye », qui reste encore de nos jours très prisé dans le nord de la France et en Belgique. Il s'agit d'abattre des petits oiseaux (vivants puis artificiels) juchés sur une perche verticale de 18 à 20m de hauteur. Le plus prestigieux de ces oiseaux (le Papagaye) placé tout en haut, devait tombé en dernier. « Papegaye » signifie perroquet. Au Moyen-Age, cet oiseau était souvent vert, ce qui pouvait rappeler le perroquet.

Les Archers tiraient tour à tour une seule flèche. l'ordre de tir était strictement réglementé.
Tirait en premier le Roy de l'année précédente, puis venaient les notables ; Capitaine, Chevaliers, Connétable etc.
Les Archers de la Compagnie tiraient ensuite dans l'ordre de leur ancienneté. L'heureux archer qui abattait l'oiseau en tirait de nombreux avantages : Il bénéficiait alors, de la part de la ville, des privilèges d'exemption de charges pour l'année en reconnaissance des actions de défense de la ville. Les compagnies ne vivaient à l'époque, que des fonds propres de leurs archers.
Dans le cas où l'oiseau était abattu trois années de suite par le même archer, celui-ci était déclaré « Empereur » à vie de la compagnie et en conséquence exempté de charges également à vie.

Le « Roy de la Compagnie » pour l'année, recevait une écharpe bleue et or, et remplaçait le Capitaine en cas de défaillance ou d'impossibilité de celui-ci.

De nos jours, si la tradition persiste chez les Archers de l’ouest, elle a été beaucoup allégée !

D'un tir à la verticale (tir à la perche), le tir est devenu horizontal. Un oiseau de bois est fixé sur une cible support et s'offre ainsi à l'habileté du tireur le plus chanceux. L'oiseau présente aux archers un corps de 5 cm de hauteur sur 2.5 cm de largeur. Il est généralement placé à 50 m du pas de tir.
Le Roy est accompagnée d’une Reine, d’un Dauphin et d’une Dauphine

De nos jours, Roy, Reine, Dauphins et Dauphines doivent continuer à payer leur impôts.
Mais ils ont le privilège et la charge de fournir l’oiseau du prochain « tir du Roy » du club.

Cette journée festive, ouverte à tous, se déroule généralement fin juin...